Ces concrétions calcaires ce sont formées autour d’une algue, semble-t-il, ce qui leur donne une forme très évocatrice. Inutile de faire un dessin… Mais si nécessaire, voici comment Pierre Borel, médecin, érudit et naturaliste du XVIIème siècle né à Castres, les décrit : des "pierres longues et rondes en forme de membre viril ", ce qui leur a valu le nom de "priapolithes" ou encore de "bijoux de Castres".
Ces pierres abondaient autrefois sur un terrain calcaire aux environs de Castres appelé "la montagne des Bijoux". Elles ont fait la richesse des cabinets de curiosités, dont celui de Pierre Borel, qui les évoque en 1649 dans son ouvrage Les antiquitez, raretez, plantes, minéraux & autres choses considérables de la ville et comté de Castres d’Albigeois.
Leur véritable origine n'a été établie qu'en 1955, ce qui laissait à l’imagination fertile de Pierre Borel toute latitude pour proposer des hypothèses : attributs de géants ayant habité la région, restes pétrifiés de sacrifices humains dans un temple dédié au dieu Priape, influence d’une constellation ou tout simplement reproduction naturelle de ces pierres qui possèderaient "une semence multiplicative comme les plantes". Sans doute ces théories sont-elles moins plausibles de nos jours, mais bien plus poétiques que l’explication géologique !
Ne cherchez plus les priapolithes sur les coteaux castrais, vous n’en trouverez pas. Ils apparaissent à l’occasion dans le cabinet de curiosités de Jackie Trevelot, au numéro 6 de la rue Fuzies (notre photo), tout proche du Préau Saint-Jacques.